Galerie Hoge Bomen 2016 - Belgique
Hugo BRUTIN (a.i.c.a)
Rémi Bourquin, qui est né à Paris en 1961, nous paraît, du moins à première vue, être un artiste plasticien qu’on pourrait, en néerlandais aussi, définir comme un animalier. Mais alors un animalier avec un caractère particulier et un rayonnement personnel, bien souvent attendrissant ou intrigant.
Quand on regarde de plus près, on remarque bien vite qu’il traduit et représente bien plus qu’un artiste qui peint, bien que de manière splendide, des animaux. Les animaliers s’imposent une discipline stricte qui leur permet pourtant d’exprimer leur vision personnelle et leur maîtrise plastique pour marquer d’une manière bien souvent subtile et visuelle leur empreinte sur ce qui s’avère être un thème apparemment inébranlable.
Le monde que Rémi Bourquin crée traduit un silence étrange, une poésie tendre dans laquelle bien souvent un papillon voltige ou se pose. Il suffit de regarder attentivement quelques tableaux où sont représentés un tigre, un jaguar ou un ours polaire pour se rendre compte que ce papillon fait partie de la toile en soi, de manière intense et fondamentale, de la donnée picturale qu’est une huile sur toile.
Ce papillon n’est de loin pas seulement un contraste pictural, ayant la puissance intrinsèque de l’image de base, mais tout aussi bien une prolongation apparemment spontanée de ce qui exprime une sérénité étrange. Comme tout ce qui est représenté dans les toiles de Rémi Bourquin, ce papillon est image et signifiant, une union esthétique de ce qui est reconnaissable et d’une réflexion perspicace.
Il saisit le regard du spectateur et est en quelque sorte le point qui représente l’harmonie de la toile, qui la complète et l’élève de manière plastique/picturale.
Il est un ornement devenu indispensable dans ou sur ce qui peut être considéré comme un monument. C’est à dire l’incarnation du silence et de la puissance en même temps. L’ évidence d’un corps aérodynamique enveloppé dans une robe de raffinement, de taches qui sont des parures. D’une uniformité étonnante aussi dans le cas d’un ours polaire somnolent. Les toiles de l’artiste sont tout aussi bien des prises de position que des témoins. Tout aussi bien suggestion spiritualisée, qu' illustration parfaite d’une présence intrigante qui laisse supposer quelque chose qui ne saurait être d’emblée saisie ni circonscrit.
L’artiste a longtemps regardé, dessiné et peint des animaux dans le zoo de Vincennes, initialement des animaux en cage, derrière des barreaux qui ont fini par disparaître de ses toiles. Ainsi ses personnages sont devenus de plus en plus des icônes sans références anecdotiques concrètes qui ont pris possession d’une réalité aussi bien existante que suggérée. Ils dépassent en fait la réalité parce qu’ils sont bien plus que des présences représentées de façon impressionnante. Cela peut paraître étrange, mais ils reflètent amplement l’artiste, ses pensées et ses souvenirs, son état d’âme et sa nostalgie qui n’est pas tristesse.
Beaucoup de ses toiles sont des images de repos, d’apaisement qui impliquent une menace étrange. Des êtres situés dans un milieu aseptisé et éthéré comprenant des références subtiles à une architecture classique.
La vie somnolente qui peut soudain devenir violence et agression évidente, forme en quelque sorte un contraste avec l’ambiance architecturale qui met en évidence l’aspect "unheimlich" et ineffable du félin et où discrètement, au fur et à mesure qu’on continue à regarder, glisse au premier plan quelque précarité éphémère. Des bribes de civilisation trônent à côté de prédateurs calmes qui se reposent.
Tout comme le papillon, elles (ces bribes) sont un symbole fugitif. De telle manière que le spectateur réalise instinctivement et sans vraiment le vouloir, que toute la scène est bien plus chargée de signifiants qu’il ne semblait auparavant. Dans cette optique, ce serait une erreur de circonscrire le langage plastique de Rémi Bourquin comme hyperréaliste.
Ses tableaux sont brillamment et éloquemment peints mais dépassent nettement la caractéristique presque photographiquement exacte d’une approche hyperréaliste. La force et l’attrait étrange de ses toiles résident dans l’ineffable d’un sens ou d’une sensibilité sous-cutanés.
Ses toiles actuelles sont principalement peintes d’après des photos. Etant entendu qu'il s'agit de données photographiques de base modelés par l'artiste, ce qui est complètement différent de la manière de travailler des hyperréalistes. Les détails du tableau ne sont initialement ni prévus ni fixés et naissent de l’application de diverses couches de peinture à l’huile.
Ainsi l’artiste peint plus sa propre réalité que celle qu’il voit ou qu’il a vue. Il faut bien que le résultat soit véridique et conforme à la réalité. Cela n’empêche pas qu’il y entre ou qu’il puisse y entrer quelque nostalgie. Cela s’avère dans l’attitude du "peaceful animal" qui illustre la nostalgie d’un autre monde et qui établit un rapport plus intense avec la tranquillité qui rayonne de l’animal qu’avec une soi-disant tristesse. Dans l’esprit de l’artiste, les tigres, les jaguars et les ours polaires qu’il peint et qu’il recrée ainsi, évoquent plus leur paysage que s’il peignait ce paysage comme une anecdote supplémentaire.
Nous avons déjà dit qu’il se projette dans l’expression de ses personnages et dans les couleurs dont il se sert. Ainsi les oeuvres ici présentes de Rémi Bourquin ne sont pas seulement un modèle de maîtrise technique et de raccourcis merveilleux, mais aussi la réalisation colorée et gracieuse d’une émotion intérieure et d’une spiritualité sensible.
Monsieur Bourquin,
J’ai tenté d’expliquer et de justifier ma grande admiration devant vos toiles qui trahissent non seulement une maîtrise technique supérieure, mais aussi et surtout une approche spirituelle et esthétique remarquable devant laquelle on ne saurait rester insensible. Vous avez certes entendu que j’ai parlé d’hyperréalistes et d’animaliers. N’ayez aucune crainte. C’était pour expliquer que vous n’êtes ni l’un l’autre et que vous dépassez ces notions grâce à votre manière d’entrer dans le sujet et de projeter vos sentiments et votre nostalgie dans ces êtres admirables que sont les tigres, les jaguars, les ours polaires, l’hermine, le lapin, la girafe et les papillons, entre autres.
Hugo Brutin 2016 (a.i.c.a.)
Galerie Hoge Bomen 2016 - België
Hugo BRUTIN
Rémi Bourquin, die in 1961 in Parijs werd geboren,is naar ons gevoel, althans op het eerste gezicht, een beeldend kunstenaar die men ook in het Nederlands, makkelijkheidshalve als een animalier zou kunnen omschrijvenmaar dan wel een met een eigen karakter en een bijzondere en vaak vertederende of intrigerende uitstraling.
Bij nader toezien wordt het meteen duidelijk dat hij veel meer vertolkt en betekent dan een kunstenaar die zij het op schitterende wijze dieren schildert. Animaliers leggen zichzelf een strikte discipline op die hen echter wel toelaat om hun persoonlijke visie en hun plastische meesterschap uit te drukken om zo op een veelal subtiele en visuele wijze hun stempel te drukken op wat een ogenschijnlijk onwrikbaar thema lijkt te zijn.
De wereld die Rémi Bourquin creëert vertolkt een bevreemdende stilte, een tengere poëzie waarin vrij vaak een vlinder fladdert of is neergestreken.
Het volstaat heel even met aandacht enkele taferelen te bekijken waarin een tijger, een jaguar of een witte beer staan afgebeeld om te beseffen dat die vlinder intens en fundamenteel deel uitmaakt van het schilderij op zich, van het picturale gegeven dat een olie op doek is.
Die vlinder is immers lang niet alleen beeldend contrast met de intrinsieke kracht van het basisbeeld, maar evenzeer een ogenschijnlijk spontaan verlengstuk van wat een bevreemdende sereniteit uitbeeldt. Zoals alles wat in de doeken van Rémi Bourquin staat weergegeven, is ook die vlinder beeld en betekenis, een esthetisch samengaan van herkenbaarheid en diepzinnige reflectie.
Hij vangt de blik op van de kijker en is in enige mate het punt dat de harmonie van het doek uitmaakt, vervolledigt en op plastische wijze opdrijft.
Hij is een onmisbaar geworden ornament in of op wat als een monument kan worden aanzien namelijk de belichaming van stilte en van kracht tegelijk, het vanzelfsprekende van een gestroomlijnd lichaam gehuld in een pels van raffinement, van vlekken die tooisels zijn, van verbazingwekkende uniformiteit in het geval van een sluimerende witte beer. De doeken van de kunstenaar zijn evenzeer statements als zij getuigen zijn, evenzeer vergeestelijkte suggestie als de perfecte illustratie van een intrigerende aanwezigheid die iets laat vermoeden dat niet meteen duidelijk gevat en omschreven kan worden.
De kunstenaar heeft destijds langdurig in de Zoo van Vincennes dieren gadegeslagen, getekend en geschilderd, aanvankelijk dieren in een kooi achter tralies die gaandeweg uit zijn doeken verdwenen zijn. Zo werden zijn personages in groeiende mate iconen zonder concrete anekdotische verwijzingen die bezit hebben genomen van een evenzeer bestaande als gesuggereerde realiteit.
Zij overstijgen in feite die realiteit omdat zij meer zijn dan alleen maar op indrukwekkende wijze weergegeven aanwezigheden. Het mag vreemd klinken, maar zij zijn in ruime mate de reflectie van de kunstenaar, van zijn gedachten en zijn herinneringen, van zijn gemoedsgesteltenis en zijn nostalgie die geen droefheid is.
Veel van zijn doeken zijn beelden van rust die een bevreemdende dreiging insluiten, van wezens in een aseptische en etherische omgeving met subtiele referenties aan klassieke architectuur.
Het sluimerende leven, dat plots geweld kan worden en vanzelfsprekende agressie, contrasteert in enige mate met de architecturale omgeving die het unheimliche, het onwezenlijke van een serene katachtige nog beklemtoont en waarin discreet enige vergankelijkheid op de voorgrond treedt naarmate men blijft kijken.
Brokstukken van beschaving tronen naast rustige en rustende roofdieren.
Net zoals de vlinder zijn zij een vluchtig symbool zodat de kijker instinctief en zonder het echt te willen ervaart hoe het gehele tafereel meer met betekenissen is geladen dan aanvankelijk blijkt of is gebleken.
In die optiek zou het dan ook verkeerd zijn de beeldtaal van Rémi Bourquin als hyperrealistisch te omschrijven.
Zijn taferelen zijn weliswaar op schitterende en welsprekende wijze geschilderd, maar overstijgen in ruime mate het koele en bijna fotografisch nauwgezette van een hyperrealistische benadering. De kracht en de bevreemdende aantrekkingskracht van zijn doeken schuilt in het nagenoeg onzegbare van een onderhuidse betekenis of sensibiliteit.
Zijn huidige doeken zijn veelal geschilderd naar foto’s met dien verstande dat het fotografische basisgegeven door de kunstenaar gemodelleerd wordt, wat helemaal verschilt van de manier van werken van de hyperrealisten. De details van het tafereel zijn aanvankelijk niet voorzien of vastgelegd en groeien vanuit het aanbrengen van diverse lagen olieverf.
Zo schildert de kunstenaar meer zijn eigen realiteit dan deze die hij ziet of heeft gezien. Het resultaat moet echter waarachtig en waarheidsgetrouw blijven. Dat belet niet dat er in het tafereel nostalgie aanwezig is of kan zijn. Dat mag blijken uit de houding van het ‘peaceful animal’ dat de nostalgie van een andere wereld weergeeft en die nauwer verband houdt met de rust die het dier uitstraalt dan met een vermeend verdriet. In de geest van de kunstenaar evoceren de tijgers, jaguars en witte beren die hij schildert en aldus opnieuw creëert meer hun landschap dan indien hij dat landschap zou schilderen als een bijkomende anekdote.
We zeiden al eerder dat hij zichzelf projecteert in de expressie van zijn personages en in de gebruikte kleuren. Zo is het hier aanwezige oeuvre van Rémi Bourquin niet alleen een toonbeeld van technische meesterschap en van onder meer wonderbaarlijke raccourcis maar ook de kleurige en sierlijke veruitwendiging van een innerlijke emotie en een fijngevoelige spiritualiteit.
Monsieur Bourquin,
J’ai tenté d’expliquer et de justifier ma grande admiration devant vos
toiles qui trahissent non seulement une maîtrise technique supérieure
mais aussi et surtout une approche spirituelle et esthétique remarquable devant laquelle on ne saurait rester insensible.
Vous avez certes entendu que j’ai parlé d’hyperréalistes et d’animaliers.
N’ayez aucune crainte. C’était pour expliquer que vous n’êtes ni l’un ni l’autre et que vous dépassez ces notions grâce à votre manière d’entrer dans le sujet et de projeter vos sentiments et votre nostalgie
dans ces êtres admirables que sont les tigres, les jaguars, les ours polaires, l’hermine, le lapin et les papillons, notamment.