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RÉMI BOURQUIN - UNE REPRÉSENTATION DU MONDE

Eduardo Paz Barroso

Exposition Galerie Nasoni. Porto (Portugal)

Décembre 1995

 Rémi Bourquin est un peintre français (Paris 1961) qui expose pour la première fois au Portugal, après avoir commencé ses études en 1979 à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Peu de temps après son entrée à l'École, il a commencé à participer à des expositions et à partir de 1993 ses peintures sont apparues dans la galerie parisienne Gerald Piltzer. Au fil de son parcours, la bourse qu'il a obtenue de la "Casa Velasquez", à Madrid (1986), mérite également d'être mentionnée.

Bourquin est un peintre d'images quelque peu visionnaires, qui a minutieusement construit son travail à travers un ensemble d'énoncés, des séries qui évoquent une attitude très personnalisée envers l'exercice et le goût de la peinture. C'est un artiste qui s'intéresse à la représentation d'un monde qui ne peut être que celle de ses visions personnelles d'une matrice fortement poétique, expectative et analytique. Ses peintures établissent une relation fictive entre la réalité vécue et la réalité imaginée, à travers un chemin intime où les sentiments semblent gardés. Ce sont des œuvres où les paysages sont suspendus dans l'introspection, livrés à des luminosités impératives, fragments de la vie quotidienne qui survivent à la classification fortuite des images.

Entre 1988 et 1993, le peintre a réalisé quatre séries qui peuvent être regroupées comme suit: "Pavillons et jardins", "Cages et zoos", "Phares et plages", "Objets et souvenirs". Bien qu'elles représentent quelque chose de concret, on pourrait presque dire qu'elles sont palpables, ces peintures permettent une abstraction extrême, dans presque toutes il y a un vide, une immensité au-delà de la peinture, un rapport à quelqu'un ou quelque chose qui est absent. Sa dimension poétique provient d'une réorganisation du visible, d'un silence autour des choses, d'une figuration apparemment pure. Une observation peu attentive montre qu'aucune de ces peintures n'est aussi simple que cela puisse paraître. Justement, il n'y a rien ici immédiatement. Ceux qui regardent sont invités à s'attarder, peut-être à deviner, car derrière ce qui est immédiatement reconnaissable, il y a un mystère, le domaine de l'imaginaire le plus absolu, avec tout son pouvoir de séduction. L'enregistrement de ce tableau repose sur une vocation spécifique, à surmonter une sorte de «perfectionnisme» initial, mis au service d'un projet qui se questionne, consolide des paysages, des références, des éléments auxquels chaque tableau donne une autonomie, une spécificité significative, une idée ... Devant certains écrans, il peut sembler que le spectateur soit face à un rêve clair, à d'autres, devant un cadre, voire à la subjectivité diffuse de ce qui nous entoure et nous impressionne. La possibilité de déplacer (et décoder) dans l'espace physique de la toile, une maison, un objet, une sorte de ville environnante (?) Et nous-mêmes, place cette œuvre sur un plan interpellatif exigeant. C'est aussi un retour. D'un désir de retour aux prétextes et suggestions, évolution dans un champ mental et affinités électives: la peinture comme "fausse" mémoire, un héritage composé avec les plus grandes subtilités ...

"Mon seul plaisir est de voir la toile, et de ressentir que mon impression visuelle, globale ou partielle, se rapproche de plus en plus de mon impression visuelle face à la réalité », et à cette affirmation, Bourquin ajoute:« Ce réalisme n'est pas un hyperréalisme, car l'espace ainsi créé vient de derrière l'écran ". Malgré cet avertissement, il n'est pas possible d'exclure (comme cela a déjà été noté par certains critiques français) l'ascendant exercé sur le peintre de certaines toiles d'Edward Hopper. Une de ses photos précédentes correspond parfaitement à ce qui a été dit ci-dessus. À travers une grande fenêtre, devant un bureau vide et anonyme, quatre personnages concentrés et distants sont assis sur un banc dans ce qui semble être un atrium, ou une salle d'attente. Les tons bruns et gris enveloppent toute la surface dans une atmosphère curieuse. Ce peintre français, cependant, ne partage pas la vision sociale évidente dans les célèbres peintures de Hopper. On pourrait dire que l'aspect «critique sociale» est faible, mais par contre la solitude est dense et ne peut être vue en dehors d'un contexte, qui est, par définition, également sociologique.

La création de cette œuvre en série, qui peut être considérée comme l'exposition actuelle à la Galerie Nasoni, constituant déjà un nouvel ensemble de peintures, est le résultat d'un univers ordonné, où la réflexion sur la peinture est traitée à travers l'expressivité, la technique picturale, mais aussi l'élaboration de "collections". Les maisons, les jardins, les animaux dans leurs cages de zoo, les phares, les plages, les objets en feuilles devenus inutiles, et maintenant, les bateaux, les fragments bleus d'un ciel infini, tout cela fait partie d'un univers où l'expérience du réel a quelque chose de tragique. Dans chacune de ces "collections" il y a un "groove" de nostalgie. Ce peuvent être les couleurs douces et lumineuses, les maisons de plage fermées l'hiver, un chien triste à la porte d'une serre, des cabanes de pêcheurs au bord d'une rivière.

Pour Rémi Bourquin, le travail de la peinture est la conquête d'une autre dimension. Si, d'une part, il est vrai que de cette manière l'artiste s'inscrit dans une tradition, d'autre part il sait «que la perfection ressemble à la mort». D'une certaine manière, lorsqu'il assume la plénitude de sa vision du monde, il est conscient qu'il la représente avec l'imperfection la plus impersonnelle de quelqu'un qui cherche une raison. Pour cette raison, la réalité qui vous attire ne sera jamais un joli "décor".

Dans l'une des séries déjà évoquées, «les Cages et les Zoos», le peintre s'affaire à représenter l'espace clos, les animaux enfermés sont des éléments d'un théâtre imprégné d'une lumière zénithale. Une série de questions, de regards rendus, une gamme délicate du brun, l'opposition et la différence entre «l'humain» et «l'animal», font de ce tableau un plaisir discret et précis, une confrontation habile.

Dans leur propre organisation, chaque ensemble d'écrans établit des continuités chronologiques. Par exemple, la série d'animaux apparaît après la réalisation de tableaux où l'on peut voir des jardins à l'ambiance tropicale, une végétation dense, de larges horizons pour des instants prévus. La manière de construire les scènes évolue sur cette voie. Cette exposition partage un mélange d'objectivité et de réalisme avec l'ensemble de cette œuvre. Rémi Bourquin considère que sa peinture semble refléter le calme, mais en fait c'est «de la violence contenue» qui aide à déplacer les beaux objets, à déplacer les taches d'encre avec rigueur.  
 
Avec la série faisant référence aux phares, l'idée de désolation est reprise, en même temps que la valorisation poétique et symbolique d'une architecture bien déterminée, dans son rapport à la mer et au besoin d'orientation. Articulant la dérive et la référence, l'horizon avec la proximité du terrain, cette phase ouvre la voie à certaines des images présentées ici. Pour la radicalisation de la couleur, pour l'attente du paysage qui laisse peut-être une sensation d'aventure et une réunion d'eau, de ciel, de végétation.
 
Dans une appréciation de ces images, quelqu'un a remarqué que la mer constitue «le plus grand miroir du ciel et devient un ciel inversé, et cette eau, élément toujours en mouvement, doit être essayée pour la représenter sans donner une image morte». Dans les images ultérieures, c'est le ciel qui est projeté, animé par un désir absolu d'absorber toute la lumière. Établissant des contrastes, utilisant comme outils la précision descriptive et le traitement d'un graphique, ce travail vante une cohérence, recrée la matière de l'image.
 

 Dans un bref aperçu à travers la séquence des phares, un goût se développe pour le contraste entre la figure bien coupée et le fond, un coin de mur, des détails d'accès au bâtiment, la solidité de l'image, des nuances de vert entre les granuleux du sable, angles de vue, parfois plats où un mot: "ouest" prend de l'importance. A un autre moment de ce travail, les grands formats mettent en valeur des objets d'une collection personnelle, apparemment sans intérêt. Dans le cadre du dispositif plastique de Rémi Bourquin, les objets, qui peuvent être un bol en laiton ajouré, ou des «bibelots» qui renvoient à l'enfance, intègrent la dimension du vécu, le sens personnel se retrouve, une fois de plus, comme témoignage poétique. Ce «bibelot kitsch», comme le désignait Philippe Carteron dans une publication sur l'artiste, est l'un des aspects les plus stimulants de cette œuvre, dans une évocation / déplacement à la fois du thème et du sujet ironiques et réflexifs du tableau. Mais c'est aussi l'intrigue poétique qui sert de fond, de support et de conjecture à Rémi Bourquin, qui s'exprime dans cette exposition récente. La combinaison des objets, avec les fausses cartes postales, avec le cloître pathétique des animaux, ou les maisons taillées dans le paysage, fait partie de la sagesse de cette peinture, de son pouvoir évocateur.

portugais

RÉMI BOURQUIN - UMA REPRESENTAÇÃO DO MUNDO

Eduardo Paz Barroso

Exposição da Galeria Nasoni. Porto (Portugal)

Dezembro de 1995

 Rémi Bourquin é um pintor francês (Paris 1961) que expõe pela primeira vez em Portugal, após ter iniciado em 1979 os seus estudos na École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Logo após a sua entrada na Escola, começa a participar em exposições e a partir de 1993 surgem os seus quadros na galeria parisiense Gerald Piltzer. No seu percurso merece ainda destaque a bolsa que obteve da "Casa Velasquez", de Madrid (1986).
 

 Bourquin é um pintor de imagens de certa forma visionárias, que tem construido meticulosamente a sua obra através de um conjunto de enunciados, séries que evocam uma atitude muito personalizada face ao exercício e ao gosto pela pintura. Trata-se de um artista que se interessa pela representação de um mundo que não pode ser outro senão o das suas visões pessoais de matriz fortemente poética, expectante e analítica. Os seus quadros estabelecem uma relação fictícia entre o real vivido e o real imaginado, através de um percurso íntimo onde parecem resguardar-se sentimentos. São obras onde se apresentam paisagens suspensas numa introspecção, entregues a luminosidades imperativas, fragmentos do quotidiano que sobrevivem à fortuita classificação das imagens.  
 

 Entre 1988 e 1993 o pintor realiza quatro séries que se podem agrupar do seguinte modo: "Pavilhões e Jardins", "As Jaulas e os Zoos", "Faróis e Praias", "Objectos e Recordações". Embora representem algo de concreto, quase poderíamos dizer de palpável, estas pinturas consentem uma abstracção extrema, em quase todas elas se intui um vazio, adivinha-se uma imensidão para lá do quadro, a relação com alguém ou alguma coisa que estão ausentes. A sua dimensão poética decorre assim de uma reorganização do visível, de um silêncio em torno das coisas, de uma figuração aparentemente pura. Uma observação minimamente atenta mostra que nenhuma destas pinturas é tão simples quanto possa parecer. Justamente, não há aqui nada de imediato. Quem olha é convidado a demorar-se, talvez a adivinhar, porque por detrás do que é imediatamente reconhecível, encontra-se um mistério, domínio do mais absoluto imaginário, com todo o seu poder de sedução. O registo desta pintura apoia- -se numa vocação específica, na ultrapassagem de uma espécie de "perfeccionismo" inicial, colocado ao serviço de um projecto que se questiona a si próprio, consolida paisagens, referências, elementos aos quais cada quadro confere uma autonomia, uma especificidade significante, uma ideia... Diante de algumas telas poderá parecer que o espectador se encontra perante um sonho nítido, de outras, perante um fotograma, ou ainda a difusa subjectividade daquilo que nos rodeia e impressiona. A possibilidade de deslocar (e descodificar) no espaço físico da tela, uma casa, um objecto, uma espécie de arredor de uma cidade(?) e de nós próprios, situa esta obra num plano exigente, interpelativo. Trata-se, também, de um regresso. De um desejo de retomar pretextos e sugestões, evolução num campo mental e de afinidades electivas: o quadro enquanto "falsa" lembrança, uma herança composta com a maior das subtilezas...


"O meu único prazer é o de ver a tela, e sentir que a minha impressão visual, global ou parcial, se aproxima cada vez mais da minha impressão visual face à realidade", e a esta afirmação, Bourquin acrescenta ainda: "Este realismo não é um hiperrealismo, porquanto o espaço assim criado vem de trás da tela". Apesar desta advertência não é de excluir (como já foi notado por alguma crítica francesa) o ascendente exercido sobre o pintor de alguns quadros de Edward Hopper. Um dos seus quadros anteriores adequa-se perfeitamente ao que atrás foi dito. Através de uma grande janela, diante de uma secretária vazia e anónima, quatro personagens compenetrados e distantes, estão sentados num banco corrido do que parece ser um átrio, ou uma sala de espera. Tonalidades castanhas e cinza envolvem toda a superficie numa atmosfera curiosa. Este pintor francês não comunga todavia da visão social patente em quadros célebres de Hopper. Poder-se-á dizer que o aspecto de "crítica social" está esbatido, mas por outro lado a solidão é densa e não pode ser vista fora de um contexto, que é, por definição, também sociológico.

 
A criação desta obra por séries, podendo considerar-se a actual exposição na Galeria Nasoni já como constitutiva de um novo conjunto de quadros, é fruto de um universo ordenado, onde a reflexão sobre a pintura se processa através da expressividade, da técnica pictórica, mas também da elaboração de "colecções". As casas, os jardins, os animais em suas jaulas de jardim zoológico, os faróis, as praias, objectos em folha que se tornaram inúteis, e agora, os barcos, os fragmentos azuis de um céu infinito, tudo isto faz parte de um universo onde a vivência do real possui algo de trágico. Em cada uma destas "colecções" permanece um sulco de nostalgia. Podem ser as cores suaves e luminosas, as casas de praia fechadas durante o inverno, um cão tristonho à porta de uma estufa, cabanas de pescadores na margem de um rio.


Para Rémi Bourquin o trabalho da pintura é a conquista de uma outra dimensão. Se, por um lado, é verdade que desse modo o artista se inscreve numa tradição, por outro ele sabe "que a perfeição se assemelha à morte". De certo modo, ao assumir a plenitude da sua visão do mundo, está consciente que a representa com a impessoalíssima imperfeição de alguém que busca uma razão. Por isso, a realidade que o atrai não será nunca um "décor" simpático.

 
Numa das séries já referenciadas, "as Jaulas e os Zoos", o pintor ocupa-se a representar o espaço fechado, os animais enclausurados são elementos de um teatro mergulhado numa luz zenital Uma série de perguntas, de olhares devolvidos, uma delicada gama de castanhos, a oposição e a diferença entre o "humano" e o "animal", fazem desta pintura um prazer discreto e preciso, uma hábil confrontação.

 
Na sua organização própria, cada conjunto de telas estabelece continuidades cronológicas. Por exemplo, a série dos animais aparece depois da realização de quadros onde se podem ver jardins com uma ambiência tropical, vegetação densa, horizontes amplos por instantes pressentidos. O modo de construir as cenas vai evoluindo ao longo deste percurso. A presente exposição partilha com o conjunto desta obra um misto de objectividade e realismo. Rémi Bourquin considera que a sua pintura parece reflectir a calma, mas de facto ela é "de uma violência contida" que ajuda a deslocar belos objectos, a movimentar com rigor manchas de tinta.

 
Com a série referente aos faróis é retomada a ideia da desolação, ao mesmo tempo que ocorre a valorização poética e simbólica de uma arquitectura bem determinada, na sua relacão com o mar e com a necessidade de orientacão. Articulando a deriva e a referência, o horizonte com a proximidade da terra, esta fase abre caminho a alguns dos quadros que aqui se apresentam. Pela radicalização da cor, pela expectativa da paisagem que deixa talvez a pairar um sentimento de aventura e um reencontro da água, do céu, da vegetação.

 
Numa apreciação destes quadros alguém notou que o mar constitui "o mais vasto espelho do céu e torna-se um céu invertido, e esta água, elemento sempre em movimento, é preciso tentar representá-la sem dar uma imagem morta." Em quadros posteriores é o céu que se projecta, animado por um desejo absoluto de absorver toda a luz. Estabelecendo contrastes, utilizando como instrumentos a precisão descritiva e o tratamento de um grafismo, este trabalho enaltece uma coerência, cria de novo a matéria da imagem.


Numa breve panorâmica pela sequência de faróis, desenvolve-se um gosto pelo contraste entre a figura bem recortada e o fundo, um recanto de um paredão, detalhes de acesso ao edificio, a solidez da imagem, tons de verde entre o granulado da areia, ângulos de visão, por vezes planos onde adquire importância uma palavra: "ouest". Num outro momento desta obra, grandes formatos deixam em evidência objectos de uma colecção pessoal, aparentemente desinteressante. Ao fazerem parte do dispositivo plástico de Rémi Bourquin, os objectos, que podem ser um bacia perfurada em latão, ou "bibelots" que remetem para a infância, incorporam a dimensão do vivido, o significado pessoal encontra-se, uma vez mais, como registo poético. Esta "quinquilharia kitsch", como a designou Philippe Carteron numa publicação sobre o artista, constitui um dos aspectos mais estimulantes desta obra, numa evocação/deslocação a um tempo irónica e reflexiva do tema e do sujeito da pintura. Mas é também a trama poética que serve de pano de fundo, de suporte e conjectura a Rémi Bourquin, que se exprime nesta recente exposição. A combinação dos objectos, com os fingidos bilhetes postais, com clausura patética dos animais, ou as casas recortadas na paisagem, faz parte da sabedoria desta pintura, do seu poder evocativo.

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